Edito
Dans l’histoire de la guitare rock, il y a quelques musiciens qui ont un statut privilégié. Élus des mortels, mais frappés par la grâce de Dieu, ils deviennent, malgré eux, des balises incontournables. Telles des antennes, ceux-là parviennent à capter le son global de leur époque et à le faire résonner dans leur musique, tout en faisant évoluer leur instrument. On le sait depuis longtemps, Matt Bellamy appartient à cette caste guitaristique. Son jeu, d’une maestria impressionnante, que l’on pourrait situer, quelque part, entre un Kurt Cobain gavé de stéroïdes, un Van Halen épileptique et un Tom Morello aliéné, a tout simplement déclenché un miracle intergénérationnel. Au-delà des clivages de styles et des luttes éthiques entre les diverses chapelles d’ayatollahs qui sclérosent un peu trop le monde musical actuel, le leader de Muse fait définitivement l’unanimité. Du popeux BCBG au métalleux déchaîné, en passant par le néo punk à skateboard et le bidouilleur fan d’électro, tous lui témoignent un respect inconditionnel et ont acheté leur billet pour venir l’acclamer le 12 juin 2010 au Stade de France. Échec et Matt !
Numéro 38
6,30€