Edito
S’il y a un guitariste sur Terre actuellement dont le nom provoque la controverse, c’est bien Joe Bonamassa, alias le golden boy du blues rock. Tout lui sourit. Non seulement il joue divinement bien, mais en plus, il compose de très bonnes chansons et assure comme une bête au micro (talon d’Achille reconnu des bluesmen blancs). Alors forcément, il y a ceux qui l’adorent et voient en lui le nouveau Messie de la gratte, et ceux qui prennent un malin plaisir à le descendre en flèche, lui reprochant d’assurer son fonds de commerce en refourguant dans ses albums des copies carbones des plans de ses guitar heroes préférés. Dans l’équipe de Guitare Xtreme, les avis sont également partagés, mais à la grande majorité, nous nous classons dans la première catégorie. Si ses premiers opus affichaient effectivement un côté « devoir de bon élève » (il n’avait que 20 ans), Bonamassa s’est très vite affirmé avec un style synthétique et universel. Chez lui, on retrouve bien entendu les sonorités sauvages du british blues (Clapton, Peter Green, Paul Kossoff), mais également l’héritage des musiciens texans (Stevie Ray Vaughan, Billy Gibbons, Eric Johnson), et pour couronner le tout, des traces indélébiles laissées par le hard rock qu’il consommait teenager. L’ancien disciple de feu Danny Gatton a tout simplement réussi à jeter un pont entre la tradition du blues rock et une vision plus contemporaine de la guitare électrique, tout en restant dans les clous d’un certain classicisme. Personne avant lui n’avait accompli cet exploit. Le succès commercial est au rendez-vous. Joe remplit les salles les plus prestigieuses de la planète et son public, très diversifié, réunit aussi bien des adolescents en manque de sensations fortes, que de vieux renards du blues à la recherche d’un nouveau leader. C’est sûr, il y a de quoi se faire des ennemis…
Numéro 47
6,30€