Edito
Quand il s’agit d’attribuer les origines du métal à un groupe bien précis, on assiste à l’ouverture d’une guerre des chapelles. La plupart du temps, dans l’arbre généalogique du rock et de ses dérivés, les géniteurs désignés du genre sont Cream, Led Zeppelin ou encore Deep Purple. À vrai dire, ce n’est pas complètement faux. Ces groupes envoyaient beaucoup d’énergie, et ont poussé le volume des amplis, cherchant obtenir à davantage de saturation et de feedback. Leur musique s’inspirait fortement du blues, et, dans le cas de Deep Purple, des ornements mélodiques propres à la musique baroque. Ils ont certainement apporté leurs pierres au temple maudit. Mais les vrais connaisseurs le savent tous : le véritable architecte du heavy metal, l’ange noir du riff, le prince maléfique de l’acier, n’est autre que Tony Iommi, guitariste de Black Sabbath. En cinq albums essentiels (Black Sabbath, Paranoid, Masters of Reality, Vol. 4, Sabbath Bloody Sabbath et Sabotage), le forgeron de Birmingham a créé la plupart des motifs souches que tous les groupes ont repris et développés par la suite. Parlons de Judas Priest, Iron Maiden, Metallica, Slayer, Anthrax, Megadeth… tous courbent l’échine devant la suprématie de l’Iron Man. Pourtant, malgré son aura et sa toute-puissance, le guitariste de Black Sabbath nous a récemment rappelé qu’il n’était qu’un humain vulnérable fait de chair et d’os. Frappé par la maladie avant l’enregistrement de 13 (l’objet du grand retour), il a du mener un double combat, d’une part pour sa survie, et d’autre part pour honorer l’intégrité musicale de son groupe, entouré du pape de la prod Rick Rubin, et de ses deux potes Geezer Butler et Ozzy Osbourne. Mission accomplie ! Presque tiré d’affaire, Iommi défend fièrement ce nouvel album, censé s’inscrire dans la droite lignée des premiers disques du Sab, et savoure, plus que jamais, le bonheur de pouvoir célébrer sa musique en concert. Guitare Xtreme rend hommage à ce grand homme, en attendant la grande messe à Bercy le 2 décembre prochain. La rédac
Numéro 57
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