Edito
PETITS... MAIS TELLEMENT GÉANTS !
Tout finit inéluctablement par retourner à la poussière, et il en va de même pour nos héros que nous pensions invulnérables et immortels. Pour tous ceux dont la vie a basculé le jour où ils ont entendu un riff d’AC/DC, la récente prestation du groupe au Power Trip Festival n’a pas auguré de bonnes nouvelles. L’absence de Phil Rudd pose bien des questions, et même si ce dernier clame qu’il pourrait retrouver sa place derrière le kit pour une hypothétique tournée en 2024, est-il seulement encore en état de donner la cadence à un show d’une telle intensité ? Une chose est certaine : malgré tout le talent et la dévotion de son remplaçant Matt Laug (un fan de la première heure), sa pulse infernale a cruellement manqué ce soir-là, surtout que le drive de Stevie Young (très méritant) à la guitare rythmique n’aura vraisemblablement jamais le punch de celui de son oncle Malcolm. Et puis il y a le courageux Brian Johnson, à la peine aussi bien physiquement que vocalement, et qui donne encore tout malgré ses 79 ans et ses tympans fêlés. L’accordage des guitares, descendu d’un ton pour l’occasion, n’a pas suffi pas à lui permettre de donner le change. Reste Cliff Williams, inébranlable, et surtout la foi toujours intacte du taulier Angus Young, le cheveu blanchi, qui continue d’arpenter la scène avec cette énergie surnaturelle. Son duck walk n’est plus aussi frénétique, mais l’éternel écolier fonctionne toujours à plein régime et assure sa partition sans la moindre faille. Mais ne soyons pas tristes. Qu’attendre d’un groupe de rock’n’roll qui vient de fêter son cinquantième anniversaire et qui nous a déjà tant donné ? En tant que fans, n’a-t-on pas le devoir de tout pardonner aux boys et de les accompagner jusqu’à leur dernier souffle dans l’amour et le respect absolu ? Nous répondrons présents si AC/DC honore la France en 2024. En attendant, pour célébrer ce demi-siècle, nous rendons à ce groupe, probablement le plus grand et le plus essentiel, un hommage à notre façon. For those about to rock, we salute you !
Enfin, nous profitons de ce passage en 2024 pour vous souhaiter nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année : qu’elle vous soit douce et remplie de belles émotions musicales !
Bonne lecture !
Ludovic Egraz
Numéro 130
7,90€