Alors que Skeletà se hisse à la seconde place des ventes d’album en France, Ghost se paye l’Accor Arena de Paris. Lors de leur précédent passage, le culte de Tobias Forge avait déjà fait forte impression et le groupe avait enfoncé le clou au Hellfest en tête d’affiche. Mais cette fois, Ghost semble passer dans une nouvelle dimension, celle des groupes indélébiles qui marquent leur époque.
Qui aurait pu prédire qu’un groupe chantant du Abba version messe noire aurait un tel impact sur le metal moderne ? Et pourtant, Ghost semble bien réussir son pari. Ce soir, c’est à l’Accor Arena que les Suédois vont démontrer l’étendue de leur savoir-faire live, après une date à Lyon qui a déjà fait grand bruit. Pour Skeletà, Tobias Forge a fait évoluer son concept vers une version plus romantique de l’univers horrifique. Papa V Perpetua monte sur scène coiffé d’un masque qui n’est pas sans rappeler celui du fantôme de l’Opéra. Les Nameless Ghouls en haut de forme et redingote ont eux aussi un air moins menaçant que d’habitude. Forge changera plusieurs fois de costume suivant les tableaux. Un pape sataniste, une viste noir, une veste argentée etc. Le décor aussi évolue et pour cause, moins de carton-pâte, tout repose sur un jeu d’écran et quelques éléments de décors évolutif (rideau, structure qui s’écroule…). Les flammes seront timides ce soir, le groupe nous a habitué à plus de pyro par le passé. A la place, la fumée blanche et quelques pétards plutôt soft viendront participer à l’ambiance.
La setlist nous permet de vérifier que les nouveaux titres n’ont rien à envier aux anciens pour ce qui est de mettre le public en feu. Un public plutôt sage, pas de wall of death ou de stage diving ce soir, ce n’est pas le style de la maison. Ici, on fait dans le recueillement et la noirceur. On aura tout de même droit à un lancé de licorne que Tobias Forge rendra à sa propriétaire qui ne lavera plus jamais cette peluche. Certains fans sont venus maquillés, d’autres costumés… la salle est pleine à craquer. On peut maintenant le dire, Ghost entre dans le club de ceux qui peuvent se permettre un Bercy complet sur son seul nom sans avoir besoin de lancer des invitations pour combler les trous.
Avec un show d’une heure cinquante, Tobias Forge et son clan (deux guitares, deux claviers, basse, batterie et choriste) n’auront jamais fait retomber la pression. On saluera la qualité du son (nous sommes à Bercy je vous le rappelle), ainsi que l’extrême précision du jeu des musiciens. Même si les voix sont enrobés dans des samples, la mise en place est d’une rare perfection, pas une note à côté et pourtant les musiciens assurent le show.
Ghost nous a confirmé ce soir à Paris sa place de leader en matière de metal mélodique n’est en rien usurpée. Nous, on le savait depuis des années que ce groupe était énorme, mais désormais tout le monde est au parfum. Prochaine étape au Stade de France ? Nous on y croit dur comme fer.
Vassago
