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N°150

Matmatah fête ses 30 ans  – 11/10/2025
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Matmatah fête ses 30 ans : la ouache bretonne à l’Accor Arena 

30 ans ! Mon vieux… 
Autant dire qu’on se revoit à leurs débuts, à nos 20 ans pour la plupart, à chanter « L’Apologie » en mode rebelle, persuadés de pouvoir changer le monde avec une chanson. On se souvient encore de la condamnation pour ce titre, qui donnera lieu à la réponse sur Rebelote. On se rappelle d’Archie Kramer et de son virage plus rock introspectif. Mais pour l’heure, Matmatah se conjugue toujours au présent, avec un concert à l’Accor Arena sold out ! Et ça, fait du bien. 

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Rock de Breizh 
Alors que le premier album du groupe, très teinté rock breton, risquait d’enfermer le groupe dans une case trop régionale, Matmatah a su évoluer durant trois décennies en prouvant qu’il était bien plus que cela, tout en conservant cet esprit brestois qui a forgé son identité. Et ce soir, c’est à la capitale que les Bretons font parler leur rock. Ils célèbrent 30 années de carrière (une paille) devant un Accor Arena bourré à craquer. Et si l’on compte bien quelques drapeaux bretons dans la salle, nul doute que Matmatah s’adresse à toute la France.

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La ouache ! 
Pour l’occasion, le groupe a mis les petits plats dans les grands. La scène est immense et dotée d’une avancée spectaculaire. Matmatah se pare également d’un orchestre (cuivres et cordes) qui intervient sur plusieurs chansons. Quelques invités viennent ajouter des instruments celtiques (Kevin Camus de l’Uilleann pipe et David Pasquet de la bombarde), tandis que le plan lumière impressionne par sa profusion. Dès les premières notes d' »Il fait beau sur la France », le public répond présent. Tout le monde est à fond, heureux d’être là, le sourire aux lèvres.
Le groupe enchaîne les tubes, balayant les six albums de sa carrière. Nous, on a retenu dans notre top :
« Crépuscule Dandy », à la douce ironie
« Brest-même », ode poétique aux origines du groupe
« Au conditionnel », sans doute l’une des plus belles déclarations d’amour de la chanson française.
Sur scène, comme toujours, Léopold met le feu : il est partout, déambule avec la banane et gratifie le public d’un solo magistral sur « Hypnagogia », pendant que le reste du groupe “se repose”, selon les dires de Stan. 

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Stan, l’émotion tranquille 
Stan
, lui, n’est pas du genre démonstratif. Charismatique mais toujours tranquille, il reste souvent derrière son micro, ne s’autorisant que de rares sorties. Mais ce soir, il est visiblement ému de se retrouver devant ce Bercy complet et tout acquis au groupe qu’il a fondé. Même lorsqu’il balance une vanne d’humour noir, on sent l’émotion affleurer. L’homme est touché. Plus tard, chacun aura droit à un moment de lumière et tous donneront un peu de voix, sauf Scholl, bien occupé derrière son kit de batterie. Il nous offrira tout de même un petit solo, juste ce qu’il faut pour se faire plaisir sans lasser le public.

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Un moment suspendu 
Autre moment fort de la soirée : Matmatah se déplace sur la scène B pour un set acoustique. Stan s’amuse : « On fait souvent des répétitions, mais vous n’êtes jamais là pour y assister », lance-t-il au public pince sans rire. Une parenthèse intime, simple et sincère, comme un clin d’œil à leurs débuts, et qui apporte une belle dynamique au concert.

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Fender wins 
Forcément, on a un peu regardé sur quoi tout ce beau monde jouait. Une chose est certaine : Matmatah aime le vintage US.
Tristan joue principalement sur une Stratocaster avec deux doubles au format simple en chevalet et en position centrale, mais il lui fait quelques infidélités avec une Gibson hollowbody et une G&L type Telecaster. Il sortira aussi une magnifique Wingman Vintage White signée par nos amis de Baum Guitars.
Léo, lui, aime varier les plaisirs : une Telecaster  James Trussart (notre héros national expatrié) qui fait saliver tout amateur de belle guitare. Il dégaine aussi une Hagström vintage, une Telecaster et une Gibson SG.
Éric Digaire reste fidèle à Fender, mais s’offre aussi une Höfner pour le set acoustique, ainsi qu’une basse d’une mystérieuse marque “D”, dont la silhouette rappelle les créations Wild Custom.
Côté amplis, Léo aligne deux Supro assortis à leurs enceintes, tandis que Stan joue sur du Fender et un ampli estampillé François Guichoux (sans doute une rare copie boutique, voire un Fender modifié).

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2h40 de rock au beurre salé 
Deux heures quarante de concert. Pas mal pour des « vieux », non ? Combien de groupes, après 30 ans de carrière, tiennent encore une scène avec autant d’énergie ? Ce soir, on se sent privilégiés. On a vu Matmatah fêter ses 30 ans dans une forme olympique, bretons et fiers de l’être, mais pas que… 

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Setlist : 
1 – Il fait beau sur la France
2 – Quelques sourires
3 – La cerise
4 – Marée haute
5 – La fille du Chat Noir
6 – Les demoiselles de Loctudy
7 – Triceratops
8 – Fière allure
9 – Le rhume des foins
10 – Nous y sommes
11 – Derrière ton dos

Set acoustic :
12 – Au conditionnel
13 – Lésine pas
14 – When I Get a Little Bit Drunk
15 – Retour à la normale
16 – Emma

(reprise électrique)
17 – Crépuscule dandy
18 – Hypnagogia
19 – Brest-même
20 – Le festin de Bianca
21 – Lambé An Dro

Rappel :
22 – An Den Coz
23 – L’apologie
24 – Le souvenir (Final Erlenmeyer)
25 – Les moutons