

Le guitariste malien Amadou Bagayoko, cofondateur du célèbre duo Amadou et Mariam, s’est éteint le 4 avril dernier des suites d’une longue maladie. Il n’avait que 70 ans. Amadou avait perdu la vue à l’âge de 15 ans, et sa route avait croisé celle de la chanteuse Mariam Doumbia à l’Institut des Jeunes Aveugles de Bamako. Ils tombent amoureux et se marient en 1980. La même année, ils lancent leur projet musical et effectuent de nombreuses tournées dans toute l’Afrique de l’Ouest, croisant même la route de Stevie Wonder. Ils quittent le Mali pour s’installer en Côte d’Ivoire et commencent à séjourner régulièrement à Paris dans les années 90 pour y enregistrer des albums et participer à plusieurs festivals français importants dont les Trans Musicales de Rennes en 1998, ce qui leur permet d’acquérir un succès d’estime. En 2004, le couple sort l’album Dimanche à Bamako sous la houlette de Manu Chao, qui se vendra à 300 000 exemplaires, emmené par le succès du single « Beaux Dimanches ». Réputé pour son toucher délicat et son beau son clair, Amadou était un guitariste essentiellement électrique qui puisait ses influences dans les blues américain et anglais (John Lee Hooker, Eric Clapton) mais il a également appris à jouer avec le rock de Pink Floyd, Ten Years After, Led Zeppelin, Deep Purple et Peter Frampton. Il nous lègue avec Amadou et Mariam une riche discographie, entre les albums purement maliens (Se Te Djon Ye, Bofou Safou, Wali Kono, Dougnouya, Bara) et les réalisations « européanisées » enregistrées en France, en Angleterre ou aux USA avec de nombreuses collaborations artistiques (Damon Albarn, Keziah Jones, Oxmo Puccino, Scissor Sisters). Des trésors à découvrir ou à redécouvrir.