

Les maîtres du Metalcore remettent les pendules à l’heure
Le metalcore a beau régner sur le metal moderne, les groupes pouvant encore prétendre à l’héritage de Killswitch Engage ne sont pas légion. Aux côtés de Trivium ou Bullet For My Valentine, les yankees font partie de ceux qui ont façonné le genre, ce fameux ragoût sonique à base de riffs thrash sous stéroïdes, de virages death assumés et de refrains clairs qui t’arrachent la nuque autant qu’ils te filent la chair de poule. Ce soir au Bataclan, nous avons eu droit à un retour aux sources, brut et sincère. La soirée démarre avec Employed to Serve, formation britannique de Deathcore menée par Justin Jones, une frontwoman possédée. Le son claque, les intentions sont bonnes, mais la présence scénique reste un chouia timide. On peut ressentir la rage, mais pas encore la transe. Qu’importe, le taulier Jesse Leach viendra himself hurler sur le dernier titre, histoire de donner un coup de fouet à un public encore clairsemé (il est à peine 19h, après tout). Les Polonais de Decapitated prennent le relais et là, changement d’ambiance. Les vétérans savent faire parler la poudre : groove massif, précision chirurgicale, et un des meilleurs sons de la soirée. On notera quelques samples bien sentis savamment utilisés pour épaissir la sauce (principalement une seconde guitare), et une efficacité qui sort enfin le Bataclan de sa torpeur. Puis débarquent Fit For An Autopsy, un excellent band qu’on ne présente plus. Leur Deathcore fédère sans effort, avec un son énorme et une mise en place de métronome. Pas de fioritures, juste du groove, du gras et de la sueur. Le public est désormais chaud bouillant. Parfait timing pour la tête d’affiche.


La tornade du Massachusetts déboule, et dès les premières secondes, le Bataclan explose. Circle pits, stage diving, pogo à gogo : la fosse se transforme en un joyeux champ de bataille. Sur scène, les musiciens démontrent toute l’étendue de leur expertise. Adam Dutkiewicz et Joel Stroetzel font feu de tout bois avec leurs Caparison branchées sur des Kemper. Joel est le plus timide du groupe, mais il met tout le monde d’accord dès qu’il enquille un solo. Le son est dense, précis, sans bavure. À la basse, Mike D’Antonio balance ses lignes sur une Ibanez et occupe la scène comme un fauve (probablement le plus charismatique du lot). Jesse Leach, alternant hurlements rageurs et refrains mélodiques avec une belle énergie. Le set fait la part belle aux nouveaux titres, parfaitement digérés par le public, qui les accueille avec la même ferveur que les hymnes des débuts. Quand résonnent les classiques, c’est l’orgie : tout le monde chante, hurle, saute, vit le moment à fond. Après plus d’une heure de défoulement, on ressort rincé, trempé et le sourire collé au visage. Les papas du metalcore ont encore prouvé qu’ils tenaient la baraque. Une question persiste en quittant la salle : comment ces mecs-là ne remplissent-ils pas encore des Zéniths en France ? Une chose est certaine : la prochaine fois, nous serons là !
Vassago


Setlist :
Strength Of The Mind
Rose Of Sharyn
Remy
Aftermath
Fixation On The Darkness
A Bid Farewell
Beyond the Flames
Broken Glass
Hate by Design
Forever Aligned
Signal Fire
I Believe
The Arms of Sorrow
In Due Time
This Fire Burns
My Last Serenade
End of Heartache
My Curse
Reckoning