The End
Derrière le projet Mammoth se cache Wolfgang Van Halen, fils d’Eddie, mais surtout musicien complet et créateur d’un son qui n’appartient qu’à lui. Loin du simple hommage, il développe un hard rock moderne nourri de groove, de couleurs grunge, pop et metal, qui s’affine et s’affirme pleinement sur ce troisième album. The End n’a rien d’une fin. C’est plutôt une mue artistique, plus personnelle, plus libre, plus ambitieuse. Dès « One of a Kind », on retrouve ce son massif, entre riffs fuzzés et refrains accrocheurs, mais c’est « The End » qui impressionne le plus : tapping, basse slappée, solo expressif, chant écorché et texte introspectif… tout y est. Le morceau-titre résume à lui seul l’étendue des talents du bonhomme. Le groove irrésistible confère aux morceaux une dimension très accrocheuse, comme sur « Same Old Song » ou « The Spell » aux airs de Foo Fighters. « Happy » et « I Really Wanna » assument clairement leur héritage grunge, façon Alice in Chains ou Nirvana. Sur « Selfish », on bascule dans une énergie quasi metal, plus brutale, presque frontale. Toujours seul à bord côté instruments, Wolfgang a mis de côté les démos sur ordi et a enregistré sur bandes au Studio 5150, courant entre batterie, guitare et basse. Cette approche organique offre une énergie particulière à l’ensemble, même les imperfections ont été conservées, bruits de fond, frottements de cordes, autant de détails qui donnent du relief pour un son dense mais qui respire. Produit avec Michael “Elvis” Baskette, l’album brille par son équilibre entre technique et émotion, puissance et nuance. Les solos sont ciselés, la voix oscille entre clarté et rugosité, l’écriture est soignée et chaque détail sert la chanson. Wolfgang trace son chemin avec une sincérité rare. Et c’est une route qu’on a très envie de suivre.
