Il fut une époque où les guitaristes solistes avaient les cheveux longs et étaient élevés au rang de rock stars : Jimi Hendrix, Jeff Beck, Eddie Van Halen pour ne citer qu’eux. Mais certains excès de la musique instrumentale rock et metal ont fait basculer le genre du côté de la niche, seuls quelques adeptes appréciant encore les performances supersoniques à la six-cordes servant davantage à mettre en valeur des prouesses techniques qu’une belle orchestration. Pourtant, cette dernière décennie porte une nouvelle génération de guitaristes hors pair ayant éclos sur YouTube et les réseaux sociaux. Ils ont pour la plupart entre 20 et 35 ans, se sont emparés de la scène progressive et redéfinissent les codes du jeu de guitare en termes de technique et de vocabulaire. Ils expérimentent et tirent leurs influences à la fois du shred, du fingerstyle (à grand renfort de tapping, d’harmoniques artificielles et d’effets percussifs), de la fusion, du jazz, du hip-hop, de la neo soul et de l’electro. Ils font également preuve d’un haut degré de virtuosité, qu’ils mettent au service de la musicalité et des ambiances, avec une esthétique très actuelle en termes de production. Par ailleurs, beaucoup expérimentent avec les sons et outils de leur époque et ne sont pas attachés aux sacro-saints amplis à lampes ni aux guitares arborant des designs classiques, adoptant très naturellement émulateurs, plug-ins et instruments de torture « headless » à six, sept ou huit-cordes aux frettages multi-scale. Parmi leurs influences les plus primitives, on retrouve la Sainte Trinité : Steve Vai, Joe Satriani et Allan Holdsworth. Ce sont eux qui ont dallé les fondations de cette nouvelle expression où la technique de haute volée se met au service de la mélodie, avec des parties leads fluides et complexes aux sources d’inspiration multiples. Les groupes de metal progressif se sont ensuite engouffrés dans la brèche, comme Dream Theater ou encore Meshuggah pour la branche la plus radicale. À partir des années 2000, de nouvelles têtes inspirent les jeunes musiciens : Guthrie Govan, Tosin Abasi ou encore Misha Mansoor de Periphery, qui incarnent déjà l’ancienne génération. C’est dans leurs pas que marchent les 20 néo-guitaristes que nous avons regroupés aujourd’hui. En tête de proue se trouverait certainement le groupe Polyphia, dont les guitaristes Tim Henson et Scott LePage sont déjà interviewés dans ce numéro. Cette liste est bien évidemment non exhaustive et donne seulement un aperçu de ce paysage néo-prog. Chaque jour, de nouveaux musiciens s’émancipent et nous aurons certainement d’autres occasions de les mettre en avant dans Guitare Xtreme. Par ailleurs, soulignons que ces guitar heroes 3.0 sont pour beaucoup dans la fleur de l’âge et plein d’énergie sur scène. Plusieurs d’entre eux, Plini, Jakub Zytecki, Owane et Jack Gardiner, seront en tournée en France en mars 2023. Avis aux amateurs et aux curieux…
Par Lisa Vincent
AARON MARSHALL
Le Canadien de 42 ans, doyen de ce dossier, a créé en 2011 le groupe instrumental Intervals avec lequel il a sorti quatre albums. Rapidement, la formation se fait remarquer dans le monde du metal progressif et tourne avec Animals As Leaders, entre autres. Aujourd’hui seul membre restant de la formation originale, Aaron a entièrement composé le dernier album, Circadian, sorti en 2020. C’est un technicien de la guitare dont le jeu est d’une grande précision, avec un phrasé unique en son genre, mais c’est aussi un compositeur attentif à créer des mélodies entraînantes et faciles à écouter. Dans sa recherche de modernité, il a utilisé de multiples guitares (PRS, Aristides, Suhr), amplis (Mesa/Boogie, Morgan, Revv), effets (Strymon) et plug-ins.
MATOS : Deux modèles signature Schecter AM-6 et AM-7, Fractal Audio Axe-FX, Neural DSP plug-ins et Quad Cortex.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Intervals – The Shape of Colour (2015).
ADAM RAFOWITZ
Né en 1992 à Minneapolis, Adam Rafowitz est un guitariste diplômé de Berklee, qui s’est fait connaître en remportant le concours de Strandberg Guitars en 2014 avec une composition personnelle (il est depuis endorsé par la marque). Influencé par Allan Holdsworth, Guthrie Govan, Return to Forever, The Yellowjackets, et encouragé par George Benson, il a une approche personnelle du legato dans l’improvisation, du tapping et de l’hybrid picking. Il est également compositeur, producteur et bassiste. Après avoir collaboré avec le groupe de metal prog Sound Struggle, il fait partie depuis 2017 d’Arch Echo, orienté vers la fusion prog instrumentale, qui a tourné aux côtés de Dream Theater, Periphery, Plini, Vola, et prépare son troisième album avec un single sorti récemment, « Battlestar Nostalgica ».
MATOS : Strandberg Custom Boden 7 Trem et Boden Prog NX 7, Neural DSP, Fractal Audio Axe-FX II.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Arch Echo – You Won’t Believe What Happens Next! (2015).
DAVID MAXIM MICIC
David Maxim Micic est un compositeur, producteur et multi-instrumentiste serbe. Après six années de piano classique, il prend des cours de guitare à l’âge de 15 ans et étudie la composition à Berklee. Fan à la fois de Joe Zawinul, Greg Howe, Korn, Mudvayne, Linkin Park, Symphony X, Strapping Young Lad, Meshuggah et TesseracT, il est rapidement happé par le djent et se met à enregistrer ses propres morceaux chez lui avec les moyens du bord. Bientôt, il monte son projet Destiny Potato, sur lequel on ressent l’influence de Devin Townsend, et continue sa carrière solo en sortant plusieurs albums. Il voyage entre metal, rock, jazz et expérimente avec des accordages alternatifs, des polyrythmies, des sons électroniques ou des éléments de la musique des Balkans. Son nouvel album Bilo IV, qui vient juste de paraître, termine une saga entamée il y a plus de dix ans, riche en orchestrations et en ambiances.
MATOS : Wood Guerilla Signature FAB, Kiesel Vader V6 et DC700, Fractal Audio Axe-FX, Neural DSP Quad Cortex.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Who Bit The Moon (2017).
JACK GARDINER
Jack Gardiner débute à la guitare classique, puis se tourne à 11 ans vers l’électrique. Il écoute Jimi Hendrix, Steve Vai et les shredders des 80’s et entre dans le monde professionnel en jouant sur scène avec des artistes rap et R’n’B. Surtout, il découvre le monde de l’improvisation en prenant des cours avec le maître de la fusion Tom Quayle. À 29 ans, le guitariste de Liverpool expatrié en Suisse possède une chaîne YouTube florissante, donne des cours et masterclasses, et possède également une solide expérience du terrain en ayant joué avec le groupe de synth-pop China Crisis ou le légendaire bassiste Stu Hamm (Steve Vai, Frank Gambale, Joe Satriani). Récemment, Jack a entamé une carrière solo avec son premier EP et joue régulièrement avec le guitariste Owane, aussi mentionné dans ce dossier. Classe ultime : Guthrie Govan en personne loue sa technique et sa musicalité.
MATOS : Ibanez AZ2204B-BK et AZ24047-BK Prestige, Victory V30, Boss GT-1000, Neural DSP Fortin Cali Suite.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : EP Escapades (2020).
JAKUB ŻYTECKI
Dès l’enfance, Jakub Zytecki enregistre des chansons en 8-bits sur un magnétophone. À 12 ans, il obtient sa première guitare électrique et dès lors, un nouveau monde s’ouvre à lui. Le Polonais joue à longueur de journée pour forger son identité musicale et intègre le groupe DispersE. Jakub a également sorti des albums sous son nom, dont Nothing Lasts, Nothing’s Lost, sur lequel apparaît Fredrik Thordendal, membre fondateur de Meshuggah. Il utilise sa virtuosité au service de la musicalité et emprunte à l’electro, au jazz, au djent, intègre des samples… Grâce à son travail d’orfèvre et aux sons clairs étincelants et aériens de sa Mayones, il fusionne des styles a priori peu enclins au mariage pour former un ensemble cohérent et fascinant. Son prochain album est en cours et le premier titre « Heart » a déjà été dévoilé, laissant entrevoir un climat un peu plus sombre et heavy que ce à quoi Jakub nous a habitués.
MATOS : Mayones Legend Jakub Zytecki Inspiration, Neural DSP, Line 6 Helix, AmpliTube.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Nothing Lasts, Nothing’s Lost (2019).
JAMES NORBERT IVANYI
James Norbert Ivanyi, né en 1988 à Sydney, est un multi-instrumentiste indépendant. Suivant le modèle de son père, il a d’abord joué de la batterie avant de s’emparer d’une guitare à l’âge de 17 ans pour reprendre Led Zeppelin et Black Sabbath. Puis il s’est intéressé à Dream Theater, Opeth et les musiques modernes plus techniques. Il a contribué à la production d’albums et tourné avec plusieurs groupes avant de se lancer en 2013 dans une carrière solo fructueuse, qui vient de donner naissance à son septième opus instrumental, The Sine Intimation, dont il a assuré l’écriture, l’enregistrement et les arrangements entre l’Australie et la Californie. Il est considéré comme l’un des guitaristes les plus polyvalents de sa génération, avec un style de metal prog moderne et technique, associé à un son de rock psychédélique typique des années 1960-70 et des touches jazz et funk…
MATOS : Suhr James Ivanyi Modern Signature, Friedman BE-100, Fractal Audio Axe-FX.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Omen Faustum (2020).
JASON RICHARDSON
Multi-instrumentiste, l’Américain Jason Richardson a appris le piano, la batterie et le violon, puis il s’est mis sérieusement à la guitare afin de composer ses propres morceaux. Il a découvert la théorie musicale, s’est intéressé à la musique orchestrale et électronique, et a écouté des groupes avec une abondance de guitares et synthés comme Dream Theater ou Children of Bodom. Il admire aussi Paul Gilbert, Jeff Loomis, Allan Holdsworth, Greg Howe et Hans Zimmer. Jason a joué avec les groupes All Shall Perish, Born of Osiris et Chelsea Grin jusqu’en 2015, puis il s’est concentré sur sa musique en solo. En parallèle, il a intégré la formation de metalcore mélodique All That Remains après le décès tragique d’Oli Herbert. Il en est le guitariste lead et déploie son jeu épique, technique et fulgurant aux côtés de son comparse Mike Martin à la guitare rythmique. Il participe actuellement à l’écriture du prochain album très attendu du groupe…
MATOS : Ernie Ball Music Man Jason Richardson Cutlass 6 et 7-cordes, Fractal Audio Axe-Fx III, plug-in signature Toneforge Jason Richardson Joey Sturgis Tones.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : II (2022).
MATEUS ASATO
Originaire du Brésil, Mateus Asato commence à poster des vidéos d’une minute de ses compositions sur Instagram, après avoir emménagé en Californie pour étudier au Musicians Institute. Il acquiert une énorme influence avant même de sortir un album et décroche un contrat avec Suhr Guitars pour créer sa guitare signature. Son jeu en hybride picking est fait de double-stops, d’un sens du rythme implacable et d’harmonies sophistiquées aux accents jazz. Entamant une carrière auprès d’artistes pop comme Jessie J, Tori Kelly ou Bruno Mars, il a fait un break sur internet en 2021 alors qu’il éprouvait des difficultés à trouver l’inspiration. Le virtuose de 28 ans est revenu récemment avec de nouvelles compositions personnelles, des reprises de Tears For Fears, Leonard Cohen et les Beatles et une jam session avec le claviériste de Dream Theater, Jordan Rudess. John Mayer estime qu’il s’agit d’un des meilleurs guitaristes actuels. En attendant son premier album, Mateus est annoncé à la programmation du G4 2023 de Joe Satriani.
MATOS : Suhr Signature Mateus Asato Classic S, Gibson Les Paul Supreme, amplis Suhr et Bogner.
MAX OSTRO
Max Ostro, 18 ans tout juste, est un virtuose russe qui s’est fait connaître sur YouTube. Il multiplie les sons et les styles avec une facilité qui laisse pantois ses auditeurs. À l’aise sur acoustique comme sur électrique, il a commencé sur une vieille guitare soviétique et alterne désormais les modèles selon les besoins. Comme influences, il cite Nick Johnston, Paul Gilbert, Tom Quayle, Andy Timmons, Ron Thal, Greg Howe, Frank Gambale, Robben Ford, Allan Holdsworth, Joscho Stephan, Armik… Il ambitionne de trouver sa place parmi les meilleurs et, en attendant son premier album solo, il a déjà participé à l’album collectif Anywheredoor, aux côtés de Bumblefoot et Guthrie Govan notamment, et au Vol. 4 de notre United Guitars national.
MATOS : Ibanez AZ Prestige, Fernandes The Function, Positive Grid Spark 40.
MORGAN THOMASO
Après avoir étudié la guitare et la production à la Music Academy International jusqu’en 2015, le jeune Francilien a collaboré avec les projets Visenya et Cartoon Theory. Il a participé avec ce dernier à la composition de l’album Feel sorti en mars 2022, où il tient la guitare et les synthés. Le projet d’electro-djent se veut ouvert à différentes influences, d’asiatiques à cartoonesques, dans un style à la fois technique et poétique. Influencé par Metallica, Plini et David Maxim Micic, entre autres, Morgan Thomaso publie aussi sur les réseaux ses compositions personnelles, complexes et expérimentales.
MATOS : Mayones Regius Custom, ML Sound Lab IR, Fractal Audio Axe-FX.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Morgan Thomaso & Cartoon Theory – Feel (2022).
NICK JOHNSTON
L’amour de la guitare vint à Nick Johnston comme une évidence. Il se passionne dès qu’il pose la main dessus et joue près de huit heures par jour. Bien qu’il dise avoir écouté Stevie Ray Vaughan, Joe Satriani, Eddie Van Halen, Yngwie Malmsteen, Pat Metheny ou Jeff Beck, il ne sonne pas comme eux et pour cause : le Canadien a grandi dans un petit village, il n’a jamais joué dans un groupe ni appris les solos de qui que ce soit. Il développe une touche très personnelle et sort son premier album comme une sorte de tâtonnement pour entrer dans le monde de la musique. Son jeu complexe, équilibré et raffiné est délivré avec sensibilité et délicatesse, un jazz-rock teinté à la fois de shred et de blues. Il a depuis sorti six opus solo sur lesquels apparaissent notamment Paul Gilbert, Marco Minnemann, Guthrie Govan et Bryan Beller. Récemment, il s’est éloigné de la fusion instrumentale pour entrer en territoire de singer-songwriter dans le groupe Archival, donnant de la voix sur l’album Fear and Fate.
MATOS : Schecter Signature Nick Johnston Traditional et USA, Orange Rockerverb 100 MKIII, Kemper.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Young Language (2021).
OWANE
Øyvind Pedersen est un multi-instrumentiste norvégien né en 1993, connu sous le nom d’Owane. Après avoir travaillé sur des projets djent et électronique avec Crimson Bud ou DJ Owane, il s’est lancé dans le jazz fusion, teinté de rock progressif et de pop, en compagnie du producteur Josef 7. Le premier album Dunno s’est fait remarquer pour ses mélodies plus élaborées et complexes qu’auparavant et le second opus Yeah Whatever confirme cette musicalité et nous envoie dans un monde onirique. Plus récemment, il a collaboré avec un autre prodige de la guitare, le Britannique Jack Gardiner, pour écrire en 2022 leur second EP commun Guardian Spirits of the Quantum Multiverse, et tous deux devraient se joindre à Plini pour une tournée européenne en 2023.
MATOS : Strandberg Boden Classic NX 6, Neural DSP Plini Archetype.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Yeah Whatever (2018).
PIERRE DANEL
Pierre Danel commence la guitare à l’âge de 8 ans et, après un passage forcé par le classique au conservatoire, il se met rapidement à l’électrique pour reprendre Nirvana. Plus tard, il étudie le jazz, le solfège et l’harmonie à l’American School of Modern Music à Paris. Également compositeur, arrangeur et ingénieur du son, dans des styles allant de la fusion aux musiques du monde, il a acquis une grande expérience de la scène et du studio en collaborant avec des artistes comme Alicia Keys, Mariah Carey ou encore Diana Ross. Il est l’un des membres fondateurs du groupe de metal progressif moderne Kadinja et est également depuis cette année le deuxième guitariste du groupe de metalcore Novelists, dont le nouvel opus Déjà Vu associe gros riffs et refrains accrocheurs. Pierre collabore également aux rubriques pédagogiques de Guitare Xtreme et intervient dans divers centres de formation.
MATOS : Vola Vasti 7 PDM J1 et J2, Neural DSP, Fractal Audio Axe-FX.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Kadinja – Ascendancy (2017).
PLINI
Plini Roessler-Holgate est un compositeur et guitariste australien de 30 ans qui établit un lien entre les guitaristes d’hier et d’aujourd’hui. D’abord fan de John Petrucci, Yngwie Malmsteen, Animals as Leaders ou Periphery, il se découvre ensuite un intérêt pour la musique électronique et pour le jazz, de Django Reinhardt à Tigran Hamasyan. C’est désormais lui qui inspire la nouvelle génération de la scène néo-prog, grâce à son travail en tant que soliste de studio et à ses deux albums instrumentaux. Avec quelques années de batterie derrière lui, Plini a développé un rock – metal progressif fait de climats éthérés, avec une dimension cinématique et un sens aigu de la mélodie, misant sur des arrangements sophistiqués et des superpositions de couches. Steve Vai le considère comme le futur de la guitare virtuose et d’avant-garde.
MATOS : Strandberg Boden NX 6 Plini Edition, Neural DSP Plini Archetype et Quad Cortex.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Handmade Cities (2016).
RABEA MASSAAD
Rabea Massaad joue en groupe dès l’âge de 7 ans, d’abord à la batterie, mais un accident de skateboard le pousse à s’emparer d’une guitare, s’inspirant de Nuno Bettencourt, Steve Vai, Guthrie Govan, Karnivool ou Incubus. Autodidacte, il complète bientôt son CV en produisant, mixant, composant, et surtout en ouvrant une chaîne YouTube à la suite de sa rencontre avec Rob Chapman. Dans ses vidéos, il donne des conseils pédagogiques et met à l’épreuve les préjugés sur tout un catalogue de matériel musical avec ses démos. Par la suite, il joue dans le groupe de metal alternatif Dorje, la formation rock prog instrumentale Toska ou encore Frog Leap, le projet du YouTubeur Leo Moracchioli. Sa notoriété sur les réseaux lui a aussi permis de jouer avec le rappeur Stormzy et de sortir un EP instrumental avec le batteur Liam Kearley, 2880, sur lequel Rabea joue aussi de la basse et du synthé. Il a récemment quitté Chapman Guitars et est apparu dans plusieurs vidéos avec une PRS.
MATOS : PRS Custom 24, Victory Amps Kraken, Neural DSP Quad Cortex et Archetype Signature.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : EP Grinding Gears (2020).
SARAH LONGFIELD
L’Américaine Sarah Longfield a commencé la guitare dès 12 ans, puis s’est initiée à d’autres instruments et à la composition. Elle s’est faite connaître à partir de 2007 par sa chaîne YouTube, où les amateurs de metal ont remarqué son style particulier de tapping à deux mains sur sa huit-cordes et son usage inattendu du ukulélé dans les reprises de ce genre. Elle a sorti deux albums avec la formation de musique instrumentale progressive qu’elle a créée en 2012, The Fine Constant, et a tourné avec divers groupes. En 2018, elle a été classée dans le top 15 des guitaristes à 7 et 8 cordes par le magazine Guitar World et elle a signé avec le label Season of Mist, avec qui elle a sorti Disparity. Comme son nom l’indique au niveau des genres, l’album dans lequel elle pose parfois sa voix offre un résultat aérien et virtuose.
MATOS : Strandberg Signature Sarah Longfield en 6, 7 et 8-cordes, Engl Powerball II, Fractal Audio Axe-Fx.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Disparity (2018).
STEPHEN TARANTO
Découvrant la six-cordes à l’âge de 8 ans en classe de musique, Stephen Taranto s’y met sérieusement lorsque son oncle lui offre sa première guitare électrique. D’abord grand admirateur d’Eddie Van Halen, il écoute ensuite Glenn Tipton, Marty Friedman, Yngwie Malmsteen et Joe Satriani. L’Australien est désormais une étoile montante grâce à son jeu à la fois technique et mélodique dans le groupe de metal progressif The Helix Nebula, toutefois inactif depuis quelques années. Stephen a été sélectionné par Abasi Concepts pour être son tout premier artiste endorsé et a également dévoilé son premier EP solo en 2019, Permanence. Il se dégage de sa musique éclectique une dimension cinématographique qui nous embarque dans une aventure figurative, probablement inspirée par son amour des bandes-son de jeux vidéo.
MATOS : Abasi Concepts Larada 7-cordes, Neural DSP.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : EP Permanence (2019).
TOM MONDA
Originaire du New Jersey, Tom Monda a étudié la guitare auprès de Vic Juris, Ron Thal et Dave Stryker. Pendant une période, il se passionne pour Frank Zappa, King Crimson, Yes, Jason Becker, Allan Holdsworth, Bill Frisell ou Scott Henderson. Il fonde le groupe de sept membres Thank You Scientist, dont la musique peu orthodoxe mêle cuivres et violons à un rock heavy et progressif aux accents pop. Son jeu virtuose se décline donc dans tous les styles : du jazz à Broadway, il excelle dans le tapping à deux mains, les techniques de picking hybrides ou le shred à la vitesse de l’éclair. Il joue de la guitare frettée et fretless, mais aussi digitale, et même du shamisen.
MATOS : Vigier Excalibur Surfreter Supra et Special, Evo Amps TM50.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Thank You Scientist – Plague Accommodations (2021).
VALZORE
Né en 1996, diplômé du conservatoire en 2019 et de Berklee Online, Valère Coignet a participé en parallèle à l’orchestre PBFB (Orchestre Passion Bourgogne). Sous le pseudonyme de Valzore, il compose et joue à la sept-cordes sur son projet solo de metal progressif instrumental, dont le premier EP Just a Step Away est sorti fin 2019, mêlant guitares et instruments orchestraux programmés. Il cite comme influences David Maxim Micic, Plini ou encore Devin Townsend et John Petrucci. Fin 2020, il a également commencé à collaborer avec Alex Cordo dans l’Electric Barock Quartet. Valzore s’est fait remarquer dans divers concours comme celui de United Guitars et il devrait d’ailleurs faire une apparition dans le 4e volume du projet.
MATOS : Guitare De Leeuw 7 cordes, Aristides Guitars 070s et 060r, Neural DSP.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : EP Just a Step Away (2019).
YVETTE YOUNG
Née à San José, en Californie, de parents musiciens, Yvette Young a débuté le piano à 4 ans et le violon à 7, démarrant bientôt les compétitions et tournant avec deux orchestres. Elle s’est ensuite intéressée à la guitare acoustique, puis électrique, apprenant à l’oreille grâce à sa formation classique. Elle voit la musique comme une forme de thérapie et compose très tôt des morceaux ambiants et peu conventionnels, explorant les accordages alternatifs et une forme hybride de tapping et de fingerpicking. Elle est aussi adepte de polyphonies, certainement influencée par son apprentissage du piano. Elle se fait d’abord connaître sur internet en postant des vidéos de son jeu dès 2009. En 2014, elle a démarré une carrière solo au piano et à l’acoustique dans laquelle elle donne aussi de la voix et s’est engagée dans l’aventure Covet, un groupe de math rock principalement instrumental.
MATOS : Ibanez Signature YY10-SGS et YY20-OCS, Vox AC30.
ALBUM DE RÉFÉRENCE : Covet – Technicolor (2020).