Edito
ADIEU HANS !
Dans notre petit univers, on croise parfois des gens extraordinaires, qui combinent bien des talents et qui semblent capables de faire bouger des montagnes, animés par une passion ardente et communicative, à l’image de notre cher ami Hans J. Kullock, bassiste, journaliste, pédagogue et fondateur du CNCM et plus tard de la M.A.I., qui vient de quitter notre monde à l’âge précoce de 73 ans. Dire que cet homme a révolutionné l’enseignement des musiques actuelles en France tient de l’euphémisme. Il a carrément pris sa machette pour défricher un territoire sur lequel tout restait encore à construire, offrant aux aspirants musiciens professionnels une autre alternative que les conservatoires classiques et les écoles de jazz poussiéreuses. Hans est celui qui a senti que les choses bougeaient et qui a importé en France une vision moderne de l’enseignement musical tel qu’il se pratiquait aux USA, à la Berklee de Boston ou au Musicians Institute de Los Angeles, mais en y ajoutant sa propre touche, sa propre vision. Une sacrée réussite, puisque bon nombre de musiciens professionnels gravitant aujourd’hui dans le métier ont été formés dans ses deux écoles nancéiennes. Il avait d’ailleurs été nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2016, en récompense de son parcours et du travail accompli.
Le bouclage de ce numéro a été particulièrement difficile et c’est le cœur gros que j’écris cet édito. J’ai pensé à toi et un florilège de bons souvenirs sont remontés à la surface, à commencer par les salons, les vrais, à l’époque où ils pesaient encore lourd, ceux des années 90 (sur l’un desquels nous nous étions rencontrés alors que j’écrivais mes premiers papiers dans la presse musicale), mais aussi les dernières éditions lors desquelles nous partagions nos stands avec la M.A.I., et à cette équipe de belles personnes que vous aviez agrégée autour de vous, Monique et toi : Manu Livertout, Pierrejean Gaucher, Jean Bisello, Kermheat, Denis Palatin, Fred Villard et bien d’autres. Je repense à ton humour corrosif et à tes blagues décalées (voire bien trash) bourrées de répartie et d’intelligence, qui pouvaient se transformer en une arme redoutable pour envoyer bouler les cons (il y en a aussi dans notre profession). Je pense aussi à la bienveillance que tu as toujours témoignée à l’égard de nos magazines et aux coups de paluches que tu nous as apportés dans les moments tendus, à ta fidélité et à ta confiance. Nous pensons très fort à ton épouse Katy, à ton fils Éric, et bien sûr à ton âme sœur Monique qui est toujours restée dans nos cœurs, ainsi qu’à tous tes amis. Auf Wiedersehen, mon pote, et fais chauffer la place : on te rejoindra un de ces quatre !
LUDOVIC EGRAZ
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Numéro 104
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