Edito
A l’instar de Van Halen I, le premier essai des Stray Cats, enregistré à Londres sous la direction de Dave Edmunds, a eu l’impact d’une petite bombinette. En pleine période new wave, post-punk et heavy metal, le trio magique a permis de recentrer le débat en sortant de la naphtaline et en modernisant un style oublié et ringardisé : le rock’n’roll pionnier, celui des années 50, le rockabilly de Gene Vincent et d’Eddie Cochran. Un succès planétaire bientôt confirmé par le retour d’une imagerie rétro adoptée par les fans de rock de l’époque. Pour les guitaristes aussi l’impact a été colossal et dire que Brian Setzer nous a sauvés est presque un euphémisme. Grâce à ses parties de guitare incandescentes, mêlant mélodie et virtuosité (sculptées avec une grosse Gretsch hollow body, un ampli Fender surchauffé et l’authentique slapback d’un écho à bande), nous avons pu découvrir à rebours les génies que sont Cliff Gallup (guitariste des Blue Caps), Cochran, mais également Les Paul, Chet Atkins, Charlie Christian (le jazz oldies a été présent dès le début dans les phrasés du matou), et si le choc a été si immédiat, c’est que Setzer mélange ce langage à d’autres influences de sa génération, plus proches de nous, comme Eric Clapton et Jimmy Page (utilisation du sustain et des bends), chose qui écorchera passablement les oreilles des puristes. Aujourd’hui, Brian nous gratifie d’un nouvel album solo absolument géant, son douzième, intitulé Gotta Have the Rumble, maxi shoot de rockab’ enrichi, qui illustre une sorte de synthèse de son jeu complexe et énergique, avec les quarante années de travail et d’expérience qui font la différence. Nous sommes très fiers de dédier, pour la seconde fois, notre couverture à ce grand parmi les grands, qui nous a accordé une belle interview.
Bonne lecture et bonne guitare !
La Rédac’
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Numéro 105
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