Edito

TANT QU’IL Y AURA DES LAMPES

Nous ne l’apprendrons à personne, l’histoire n’est qu’un éternel recommencement et la musique n’échappe pas à la règle, au moment où on pourrait avoir l’impression d’un saut en arrière d’une trentaine d’années.
Quand bien même nous souhaiterions ne faire que de la musique et pas la guerre, les conséquences du conflit russo-ukrainien ne vont pas tarder à se faire sentir. Mike Matthews d’Electro Harmonix, propriétaire des usines Sovtek, qui approvisionnent pas moins de 7 marques différentes, vient d’annoncer que, suite aux restrictions imposées par Vladimir Poutine en réponse aux différentes sanctions internationales, les lampes étaient désormais interdites à l’exportation. Sale période pour les constructeurs qui doivent également faire face à une pénurie de composants, d’autant plus qu’à l’heure où nous écrivons cet édito la ville de Xi’An, capitale des semi-conducteurs, est reconfinée, ce qui va aggraver la situation des usines dépendant des exportations chinoises. Les prix des pédales d’occasion commencent d’ailleurs à exploser dès qu’un modèle neuf est en rupture. Amis spéculateurs...
Quitte à revenir dans le temps, nous allons y aller à fond, et ce numéro vous permettra de reprendre contact avec nos amis de la fin des eighties et du début des nineties : Joe Satriani, Andy Timmons, Scorpions, Dave Mustaine (dont le modèle Gibson signature vient de débarquer en France) sont de la partie et célèbrent une musique qui avait accompagné la chute du mur de Berlin et qui aujourd’hui est devenue marginale face à la déferlante hip-hop, quoi qu’on en dise. Ce n’est pas une raison pour abandonner le rock’n’roll et ce 111e numéro va vous donner l’occasion de vous en payer une bonne tranche. Julien Bitoun a, quant à lui, décidé d’explorer le monde des guitares signature alors que dans notre rubrique Classic Gear, nous avons retrouvé un des amplis star de la période « rack ». Voilà de quoi bien voyager dans le temps et essayer de comprendre où va nous mener notre époque qui, entre plug-ins, modélisation et Tik Tok, semble vouloir nous faire croire que nous vivons dans un monde virtuel quand tout nous rappelle que nous vivons sur une planète finie, qui risque de ne pas supporter nos singeries très longtemps au rythme où nous allons.

La Rédac'