Edito
La crise des gilets jaunes, la pandémie, la guerre, le climat qui part en vrille, la menace nucléaire de l’oncle Vlad, le spectre des pénuries énergétiques annoncées cet été qui commencent à devenir bien concrètes... What’s next ? Quelques heures avant de rédiger cet édito, j’arpentais le sud de Paris à la recherche d’une pompe à essence encore approvisionnée, comme des milliers d’entre vous. Dans la queue, après être parvenu à dénicher le précieux sésame, en ressentant toute cette tension et cette inquiétude, je me disais que même en abordant cette situation globale en considérant le verre à moitié plein, nous vivons quand même une époque assez laide et contrariante. En ruminant, je lisais mes e-mails et je suis tombé sur un message de l’attaché de presse de Megadeth intitulé « MEGADETH = MEGACHARTS !!! Leur nouvel album fait l’unanimité dans le monde et en France ! » J’ai repensé à The Sick, the Dying... and the Dead! (à traduire par « Le mourant, l’agonisant et le défunt »), ce 16e et sublime album du groupe que je saigne avec gourmandise depuis cet été, m’interrogeant sur ce succès plutôt inattendu. J’ai alors réalisé que malgré sa longue carrière, les années qui comptent double et la maladie, Dave Mustaine est resté un artiste engagé et en colère, un décodeur de la condition humaine et quelque part un prophète. Son œuvre résonne en nous parce qu’elle est en phase avec notre époque et ce que nous vivons. Son message funeste est porté par sa voix hargneuse et fragile, propulsé par la puissance des guitares, agressives et anguleuses, qui s’envolent dans de déchirants solos, version thrash des sept trompettes de l’Apocalypse. Megadeth méritait définitivement notre couv. Bonne lecture à toutes et à tous !
Ludovic Egraz
Numéro 117
6,90€