Edito

Nous vivons actuellement une période très intéressante pour la guitare. Entre une tendance dominante clairement orientée vers le néo-vintage, un modernisme radical et un retour en force déjà amorcé des années 1980, certains semblent camper devant leurs chapelles. Mais pourquoi ne pas embrasser pleinement ces différentes philosophies et célébrer l’incroyable richesse de notre instrument encore tout neuf, né il y a à peine plus de 70 ans ? Qu’il s’agisse de guitares, d’amplis, d’effets ou d’accessoires, les outils emblématiques créés jadis par les grandes marques classiques continuent d’inspirer de petits et moyens fabricants redoublant de créativité pour satisfaire une clientèle avide de sensations surannées (la nostalgie d’un monde qui nous échappe, mais aussi un certain art de vivre), tandis que d’autres épousent pleinement notre époque avec des instruments résolument « up to date », à l’image de la superbe Veil de Meta Guitars testée dans ce numéro et qui ne ressemble à aucune autre. Évidemment, c’est la musique qui définit ces axes et, entre Billy Gibbons et Joe Bonamassa qui se posent en gardiens du temple portant l’étendard des 60’s et des 70’s, Mike Sullivan de Russian Circles, le cul entre deux chaises, qui crée sa propre patte sonore « alternative » en recyclant et en innovant, Tobias Forge, leader de Ghost, qui ressuscite avec brio l’essence du hard des 80’s, ou encore le duo Jack Gardiner / Owane, qui s’exprime à la pointe de cette nouvelle scène prog / fusion... il y en a, du grain à moudre. Nous vous souhaitons une excellente lecture !

Ludovic Egraz