Edito
Comme le disait récemment notre ami Laurent Rousseau (La Minute utile du musicien), Richie Kotzen est « un mec qui vieillit bien », aussi bien musicalement que physiquement. Parti arpenter les routes des USA dès l’âge de 15 ans avec un méga-groupe de covers, ce virtuose hors norme n’a pas tardé à attirer l’attention d’un certain Mike Varney, dénicheur de talents, faiseur de guitar hero et fondateur du label Shrapnel Records. Une rencontre à la fois providentielle et damnée pour Richie, qui lui permettra de poser les fondations de sa carrière solo mais lui collera à perpétuité une image de shreddeur aux antipodes de ses aspirations artistiques les plus profondes, lui, le fan de rhythm ’n’ blues biberonné à Otis Redding et Aretha Franklin, guitariste, certes, mais également chanteur, claviériste, bassiste et surtout songwriter et producteur. Il s’était confié à nous il y a quelques années, durant la dernière tournée des Winery Dogs, quant à cette grande méprise le concernant : « La guitare est juste un passe-temps que je n’ai pas été capable de contrôler. » Dans l’interview que vous vous apprêtez à lire, il avoue même ne pas être spécialement friand des solos de guitare, qu’il enregistre toujours à reculons et sans grand enthousiasme. Un vrai paradoxe pour ses fans ! Pour ce début de saison, son planning est déjà bien chargé avec un second chapitre de l’aventure Smith/Kotzen qui est dès lors sur le feu et, surtout, la sortie de Nomad, œuvre complexe et multidimensionnelle que l’artiste de 54 ans envisage dès maintenant peut-être comme une sorte de pinacle dans sa longue odyssée musicale. Nous sommes honorés de consacrer la couv’ de notre numéro 138 à ce génial troubadour survolté !
Ludovic Egraz
Numéro 138
7,90€