Edito

Le Brésil est une terre de musique et a fortiori de guitare, notamment avec la samba et la bossa nova, styles qui ont largement contribué à enrichir le vocabulaire de notre instrument, et des Beatles à Paul Simon en passant par Al Di Meola et John McLaughlin, tous les plus grands se sont nourris de cette matière rythmique et harmonique d’une richesse inouïe. La guitare électrique moderne n’y est pas en berne, avec des monstres tels que Kiko Loureiro, Edu Ardanuy, Toninho Horta et bien sûr la fascinante Lari Basilio, ancienne juriste qui a délaissé le barreau pour vouer sa vie au rock instrumental, quittant son berceau de São Paulo pour s’établir aux États-Unis avec le succès que l’on connaît. Guitare Xtreme Magazine suit le parcours de cette artiste hors pair depuis les balbutiements de sa carrière et avec son quatrième album Redemption, tout juste sorti du four, les planètes s’alignent : une collection de titres aux mélodies imparables, une production à la fois sophistiquée et organique et ce jeu de guitare alliant phrasé, sensibilité, classe et virtuosité. Cet ouvrage sera à coup sûr le précieux sésame qui permettra à Lari de confirmer à la communauté guitaristique qu’elle mérite son couvert à la table des grands guitar héros, et une chose est certaine : il nous fait du bien à l’âme, surtout dans cette période de turbulences économiques plutôt flippante. Notre écosystème de la facture instrumentale et du spectacle vivant n’échappe pas au tsunami et ne vit pas son meilleur moment, que ce soit ici en Europe ou chez nos amis américains et asiatiques. Une grosse pensée pour nos partenaires et amis qui travaillent beaucoup à l’export, en espérant que cette guerre des nerfs aussi déloyale qu’absurde ne fasse pas long feu.

Ludovic Egraz