Edito
ACE FREHLEY - 1951 / 2025
Au moment où nous nous apprêtions à boucler ce numéro, notre ultime soirée de relecture a été perturbée par une bien sinistre nouvelle : Ace Frehley était hospitalisé et placé en coma artificiel suite à une hémorragie cérébrale, conséquence terrible d’une chute malheureuse survenue quelques semaines plus tôt dans son studio de Morristown, dans le New Jersey. Un contact fiable outre-Atlantique nous informait dans la foulée via WhatsApp que, selon ses sources, Ace était d’ores et déjà probablement décédé, mais nous refusions d’y croire. Comment le Spaceman, héros immortel, aurait-il pu avoir quitté le monde des vivants ? Pourtant, une petite demi-heure plus tard, la nouvelle se confirmait un peu partout : le guitariste de Kiss était bel et bien parti rejoindre les étoiles qu’il avait si souvent touchées du bout du manche de ses Les Paul. La pluie d’hommages sur les réseaux sociaux dans les heures qui ont suivi l’annonce de sa mort confirme la douleur très particulière ressentie par notre communauté. Ace n’était pas le plus fringant soliste de planète, loin de là, et son parcours depuis son éviction de Kiss en 1982 (pour cause d’alcoolisme et d’abus de substances) a été pour le moins erratique et décevant. Quel immense gâchis pour lui-même et pour le groupe ! Pourtant, l’adolescent qui sommeille en chacun de nous continue de vénérer ce personnage fantastique, probablement le plus mystérieux de toute la mythologie de Kiss, comme si les giclées de mercure qu’il crachait dans ses solos heavy et bluesy continuaient d’alimenter notre passion et de prolonger notre rêve. Écouter Alive!, Destroyer, Rock and Roll Over ou Love Gun reste une expérience mysticorégressive qui touche au plus profond de l’ADN des guitaristes que nous sommes et que les noninitiés ne pourront jamais réellement comprendre. Dans un tout autre registre, D’Angelo vient également de nous quitter à seulement 51 ans. Musicien lumineux, il portait sa musique comme une lanterne pour illuminer le chemin de tous ceux qui sont en quête d’amour, de spiritualité et de résilience. Le groove hypnotique subtil et les harmonies sophistiquées de cet architecte de la neo soul continueront de nous accompagner longtemps, tout comme les merveilleux guitaristes qu’il a contribué à révéler au travers de ses albums, à l’image de Chalmers Edward "Spanky" Alford et d’Isaiah Sharkey, stylistes qui ont considérablement redéfini les contours du jeu de guitare ces dernières années. Note beaucoup plus positive : la reformation de Rush. Alex Lifeson et Geddy Lee reprendront la route en 2026, et ça, c’est franchement de la coolitude en barre. Excellente lecture à toutes et à tous.
Ludovic Egraz
Numéro 150
7,90€
Description
EN COUV’
Laura Cox
French Touch, Heavy Feel




