Edito
En matière de guitare, comme dans tous les domaines, les modes vont et viennent, au gré de l’air du temps, mais surtout de la musique, qui laisse sur chaque époque une empreinte indélébile. Jusqu’aux années 90, chaque décennie correspondait à un son de guitare plus ou moins identifiable : Scotty Moore et Cliff Gallup pour les 50’s, Hendrix et Clapton pour les 60’s, Jimmy Page et David Gilmour pour les 70’s, Van Halen pour les 80’s, Kurt Cobain et Korn pour les 90’s, Josh Homme et Jack White pour les 00’s… Mais aujourd’hui, l’information circule tellement vite que les différentes tendances ne semblent plus aussi balisées qu’elles ne l’étaient il y a encore une dizaine d’années, sans parler de la nostalgie et de ses nombreux revivals. Les courants du passé ressuscitent et copulent même entre eux (dernier phénomène en date, le rockeur palestinien Hanni El Khatib, qui mixe rock’n’roll old school et grunge. Désormais, entre la virtuosité extrême et le minimalisme absolu, la technologie de pointe et les saveurs surannées du vintage, tout est bon à prendre et sans à priori. Un terrain on ne peut plus favorable pour un génial touche-à-tout tel que Steve Vai, qui, avec son tout nouvel album, The Story of Light, pourrait bien réaffirmer sa suprématie sur le monde de la gratte. Cela faisait longtemps que sa volonté d’aller de l’avant, et de défricher des territoires musicaux encore vierges n’avait pas été aussi palpable. Nous saluons pour la seconde fois son talent et son courage en lui accordant notre couverture. Bonne lecture, et pour tous ceux qui ont la chance d’en prendre, bonnes vacances.
Numéro 51
6,30€