Edito
Il incarne plus que quiconque, l’attitude rock’n’roll, avec ses riffs massifs et anguleux, qu’il assène en rossant ses guitares de ses fameuses attaques en moulinets du bras droit. De véritables torgnoles ! Père du punk (Wayne Kramer du MC5 est fan de la première heure), Pete Townshend fracassait ses guitares sur scène, pour affirmer son rejet du matérialisme. Un acte de foi qui est devenu l’un des gimmicks les plus clichés du rock. Bien que conscient de son talent inné pour la scène, il prétend ne pas aimer les concerts, lui qui est si impressionnant et flamboyant sous les feux des projecteurs (il fallait le voir pour le croire, nous racontent les anciens, ceux qui « y étaient »). Sa plus grande rancœur à l’égard des fans et du groupe est justement d’avoir perdu autant d’opportunités de composer dans son studio en raison des tournées et des voyages. Car la dimension la plus impressionnante de ce grand bonhomme reste l’écriture, et cette ambition artistique dévorante, qui l’a poussé à réaliser quelques-unes des œuvres les plus fascinantes de l’histoire du rock, et notamment une paire d’opéras rock : Tommy et Quadrophenia, pièce monumentale injustement sous-estimée, qui est sortie du cerveau son créateur il y tout juste quarante ans. Nous dédions notre couverture à ce dieu du rock, et une chose est certaine : nous serons à Bercy le 3 juillet pour acclamer son talent. Lors de ce concert à ne manquer sous aucun prétexte, Townshend et Roger Daltrey, entourés du batteur Zak Starkey (batterie) et de Pino Palladino (basse) interprèteront Quadrophenia dans son intégralité. Une grande cérémonie rock en perspective ! La rédac
Numéro 56
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