Edito
Exit les vacances ! Une nouvelle saison démarre déjà sur les chapeaux de roue, avec de nouvelles sorties qui annoncent du lourd, du très lourd (Tool, Dream Theater, pour ne citer qu’eux). Le monde de la musique obéit à une mécanique périodique, donc les cycles s’accélèrent, emportés par le torrent de megabytes d’informations déversé par le web. Un signe des temps, comme le disait Prince il y a… 26 ans. La guitare elle aussi, connaît ses cycles et ses tendances, et ses lois sont, elles aussi, régit par ce système. À l’heure où tout le monde peut tout voir, tout entendre, tout analyser et tout désacraliser, il en faut de l’inventivité et du talent pour sortir du lot, à l’image de l’anglais Guthrie Govan, qui excelle dans l’art de la synthèse. Plus universel et accessible qu’un Shawn Lane ou qu’un Greg Howe, Govan a propulsé l’improvisation et le phrasé du jazz dans l’univers de la saturation et du shred, tout en profitant, au passage, des tricks diaboliques hérités des guitaristes de bluegrass et de country. Il incarne actuellement le modèle parfait du guitariste moderne, montrant à tous les «débouleurs de manche» en herbe que pour exister, la technique ne suffit plus, et qu’il faut aussi avoir du groove, du phrasé, du timing, des idées, un concept. Notre époque est également impitoyable pour continuer d’exister, à l’instar du maitre Joe Satriani, et ne pas sombrer sous cette masse mondiale de guitaristes plus impressionnants les uns que les autres, qui, même dans les pays les plus reculés, se filment dans leur chambre à coucher à l’aide d’une simple webcam et postent leurs vidéos sur Youtube (l’aventure du French Guitar Constest 2013 nous a confirmé que du Brésil à la Russie en passant par l’Indonésie et la Roumanie, le niveau est d’une homogénéité stupéfiante). Mais le Satch est revenu à point nommé avec son nouvel album « Unstoppable Momentum » pour nous donner une nouvelle leçon. Être un bon guitariste, c’est bien joli, mais pour accéder à l’immortalité, il faut devenir un artiste, un vrai, avec une vision en constante évolution de la musique. Bref, le silver surfer de la six cordes n’est pas prêt de perdre son trône. La rédac
Numéro 58
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