Edito
En 2014, les musiciens les plus adulés et les mieux rémunérés de la planète ne sont plus ceux qui électrisent les foules à grand renfort d’hymnes « rock’n’rolliens » et de power chords. Non, à l’heure où les Rolling Stones effectuent probablement leur dernière tournée, où Malcolm Young se dirige en déambulateur vers la maison de retraite, et où Jimmy Page n’est plus bon qu’à jouer les VRP de luxe pour refourguer les énièmes remasters de Led Zeppelin, les vraies stars sont les DJ qui mettent le feu aux dancefloors, à l’image de David Guetta, le petit prince d’Ibiza, qui, avec les Daft Punk, situe musicalement la France sur le globe terrestre. Un signe des temps ! Heureusement, il y en a qui s’accrochent encore à leurs manches. Grâce à eux, l’art d’utiliser ses doigts, sa tête et son cœur pour insuffler la vie à un morceau de bois et à une membrane de haut-parleur perdure toujours. Jared Leto (30 Seconds To Mars) nous avait prévenus en 2011 durant son interview avec Guitare Xtreme : « Ne croyez pas que le rock soit invincible. Il est en train de mourir et nous devons le défendre. C’est la guerre ! ». Le dernier des mohicans, c’est Saul Hudson, alias Slash. L’ex-Gunner tient les clés de la baraque, grâce à son jeu et sa musique, bien sûr, mais aussi parce qu’il a su faire fructifier la popularité qu’il avait acquise dans les 90’s avec Guns N’Roses en utilisant son image de façon brillante, en s’invitant sur les scènes des pops stars les plus adulées (Lenny Kravitz, Michael Jackson), mais aussi en infiltrant l’univers du jeu vidéo (il est l’une des mascottes du jeu Guitar Hero), ou encore en invitant le Tout-Hollywood pousser la chansonnette sur son premier album solo il y a quatre ans, et ce n’est pas fini : son nouvel album World On Fire, condensé d’adrénaline, de riffs saignants et de solos incandescents risque de verser de l’huile sur le feu. Envers et contre tout, Slash reste cool. Tant mieux pour la gratte, tant mieux pour nous ! La rédac’
Numéro 63
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