Edito
Pour toute une génération qui a débuté la guitare dans les années 80, le blondinet Brian Setzer incarne un guitar hero bien à part. Totalement à contre-courant de tout ce qui se faisait à l’époque en matière de musique (nous étions alors en plein dans l’avènement du post punk, de la new wave et du heavy metal), ce garçon de Long Island touché par la grâce a non seulement remis au goût du jour le rockabilly, entouré de ses deux greffiers Slim Jim Phantom et Lee Rocker, mais mieux encore, il a carrément engendré tout un revival. Combien sommes-nous à avoir découvert Elvis, Gene Vincent ou encore Eddie Cochran grâce aux albums des Stray Cats ? Outre les amateurs de rock’n’roll, l’aisance technique sidérante de Brian sur sa Gretsch, mais aussi ses grandes facultés d’improvisation lui ont permis de gagner le respect d’une communauté guitaristique avide de virtuosité et de prouesses. Le phrasé frénétique de Brian s’inspirait autant des pionniers du genre que de Charlie Christian ou Chet Atkins, et c’est aussi en écoutant les Stray Cats que des milliers de guitaristes de cette génération se sont intéressés au jazz. Pour toutes ces raisons et bien plus encore, le chat Brian appartient d’ores et déjà au clan des guitaristes immortels. Aujourd’hui, les Cats reprennent du service pour notre plus grand bonheur. C’est avec beaucoup de fierté que nous accordons pour la toute première fois notre couverture à ce grand rock’n’rolleur qui n’a pas fini de nous en mettre plein les oreilles.
Bonne lecture !
La Rédac’
Numéro 92
6,30€