Edito
À la fin des années 80, une horde de guitaristes lourdement exposés au mythe du guitar hero a pris l’initiative d’appuyer sur le champignon et d’extrapoler encore davantage une vision moderne de l’instrument initiée par Michael Schenker, Eddie Van Halen, Randy Rhoads, Yngwie Malmsteen ou encore par le Japonais Akira Takasaki. Parmi eux, il y avait Paul Gilbert, égérie de l’écurie Shrapnel Records, qui s’est métamorphosé en monstre entre les murs du célèbre GIT de Los Angeles, développant un jeu aussi ébouriffé que décoiffant à base de fast picking, de sauts de cordes et de legato over speedé. Son groupe Racer X est devenu une légende pour toute une génération de fast players, même si dans les faits, le quintet n’est jamais vraiment sorti d’Hollywood et des clubs du Strip (Whisky a Go Go, Coconut Teaszer, entre autres), talonné de près par Cacophony (gang dans lequel sévissaient les deux phénomènes Jason Becker et Marty Friedman). Les prémices du shred venaient de se cristalliser. Paul a ensuite continué d’affûter son incroyable jeu au sein de Mr. Big, mais également en enregistrant une pléthore d’albums assez hétéroclites sous son propre nom dont il déclinait le contenu dans des vidéos pédagogiques qui ont fait date (les incontournables « Intense Rock » et « Intense Rock II »). Aujourd’hui, ce virtuose accompli prend la tangente, en mode instrumental, mais se relaxe un tantinet, explorant les sentiers plus groovy et laid back du rhythm’n’blues et du jazz, mais toujours avec son coup de paluche inimitable et dans l’émerveillement. Nous lui dédions notre couverture pour la toute première fois, et non sans fierté !
La Rédac’
Numéro 93
6,30€