Edito
Le vaisseau amiral du capitaine Satch, lancé dans « l’Ancien Monde », continue de fendre les eaux, envers et contre les éléments déchaînés d’une époque épileptique qui n’est plus vraiment propice au rêve et encore moins à l’héroïsme guitaristique, et si le musicien le plus populaire du rock instrumental effectue une transformation décisive avec son nouvel album Shapeshifting, il faut reconnaître qu’il s’adapte plutôt bien à une autre métamorphose, impitoyable, qui continue de refaçonner et de paupériser l’industrie de la musique à grand renfort de révolutions technologiques. Difficile de garder la flamme dans une société où la musique, la vraie, est dévaluée et relégué à un « contenu », un simple produit de consommation. Joe Satriani garde le cap, donc, et il s’apprête à livrer au monde le 17e chapitre d’une prolifique carrière, d’une oeuvre capitale qui a permis à la guitare instrumentale de redevenir populaire et de rentrer à nouveau dans tous les foyers. Toujours aussi simples et percutantes, les mélodies du maître griffent le cerveau et nous invitent à un nouveau voyage au travers de l’espace-temps, vers un univers distordu où les sonorités du passé résonnent dans un environnement futuriste et cybernétique. Nous sommes très honorés de dédier encore une fois notre couverture à cet immense monsieur, qui animera une grande messe à l’Olympia le 2 juin prochain.
La rédac !
Numéro 97
6,30€