The OFFSPRING + SIMPLE PLAN + Dynamite Shaker – PARIS LA DEFENSE ARENA – 08/11/2025
Le Punk au panthéon

Après la sortie d’un excellent cru arborant le nom prophétique de Supercharged, il était attendu que The Offspring parte dépenser toute cette énergie sur la route. C’est lors de leur passage au Paris La Defense Arena que Guitare Xtreme Magazine s’est penché sur le cas des pontes du punk à roulettes « made in SoCal ».
Hors festivals, The Offspring n’avait pas tourné en healiner depuis 2023 en France. C’était à l’Accor Arena, et même si les fans les ont suivis sur divers lieux de pèlerinage tels que le Hellfest, Rock en Seine ou le Download, il faut bien reconnaître que les Californiens se font rare. Le concert à la Defense Arena s’annonçait comme une date qui allait marquer son temps et personne n’a été déçu.

Une fois n’est pas coutume c’est un groupe français qui a ouvert les hostilités. Dynamite Shaker propose un garage rock bourré d’énergie et il en faudra pour faire bouger un public présent en masse ce soir-là, mais pas encore installé dans l’ambiance concert de ce début de soirée. Le set est court, les lumières affreuses, en bref, une première partie de grosse salle typique.


Plus logique et nettement mieux servis, les Canadiens de Simple Plan prennent le relais. La bonne humeur sautillante du combo va réveiller la salle avec quelques incontournables de leur discographie. Ils ont même osé nous envoyer leur version du générique du film Scooby Doo pour le plus grand bonheur régressif de l’assemblée. Il faut reconnaître que ce néo punk allégé fout bien la patate. Pierre Bouvier, qui s’adresse au public en français, sait maintenir la gouache comme personne. Il ira même jusqu’à s’afficher avec un maillot du PSG et n’hésitera pas à prendre un bain de foule avant la fin du concert. Ce fût la première taloche de la soirée.

Bon, même si l’amuse-bouche était gouteux et que le chauffeur de salle façon animation de stade US fait bien son job pour faire passer le temps du changement de plateau, la fébrilité monte d’un cran en attendant les big boss du néo punk. Après un compte à rebours, ils ouvrent enfin le feu avec « Come out and play ». En un claquement de doigts, la salle se téléporte dans les 90’s et tout le monde rajeuni de 20 ans (certains disparaissent carrément, normal, ils n’étaient pas nés). La fosse s’anime d’un coup et tout le monde jump comme un seul homme. Il faudra attendre le quatrième titre pour entendre un extrait du dernier album en date et vérifier que ce nouveau matériel passe bien l’épreuve du live, il s’agit du titre « Looking out for #1 ».


Le groupe a l’air en forme, la voix de Dexter n’est pas trop à la ramasse (il a connu des moments plus difficiles), ça accroche encore lorsqu’il flirte avec ses limites, mais ça reste à la marge. Kevin Wasserman aka Noodles, l’autre membre fondateur et emblématique guitariste du groupe, célèbre pour son air blasé et sa coupe en pétard, fait le job avec classe et décontraction. Il s’offrira même un petit solo de temps en temps, histoire de montrer qu’il n’est pas qu’un rageux du barré. The Offspring est reconnu pour user ses batteurs vitesse grand V. Le petit nouveau, Brandon Pertzborn, infuse un peu de sa jeunesse dans l’ADN de la formation et propulse le beat des chansons comme s’il avait toujours tenu la baraque. Reste maintenant à savoir pour combien de temps… A la quatre cordes, on retrouve Todd Morse, qui a intégré l’équipe en 2019 et, last but not least, le très discret Jonah Nimoy (le petit fils de Monsieur Spock, et ce n’est pas une blague), qui est un peu l’homme à tout faire, gérant les claviers, les parties de guitares additionnelles (et sur ce point, il surpasse clairement le savoir-faire des deux autres), les percussions et les chœurs. Il occupe une place en retrait à côté du batteur, mais se révèle crucial. Le groupe communique beaucoup entre les titres, mais jamais trop longuement, juste histoire de reprendre son souffle (aussi bien pour les musiciens que pour le public). Les fans ne ménagent pas leur peine et sautant non-stop. Certains iront même s’aventurer au stage diving.


Nous aurons droit à deux reprises pour rendre hommage au MadMan disparu cette année : « Paranoïd », qui reste un titre parfaitement adapté à The Offspring et « Crazy Train ». Puisqu’il est question des reprises, on note un titre de Edvard Grieg (déjà moins évident pour le public français). Après le solo de batterie (les jeunes doivent bien se dépenser, que voulez-vous), un magnifique piano prend place sur la scène et Dexter nous la joue André Matos avec un piano voix sur « Gone Away ». S’en suivra la reprise dispensable des Beatles, « Hey Jude », qui nous aura laissé légèrement froid. Heureusement « Pretty Fly » va très rapidement remettre les gens sur ressorts et ouvrir la file des derniers titres qui s’achèvera sur un « Self Esteem » salvateur et jubilatoire.


Avec ce concert The Offspring s’inscrit définitivement dans la cour des très grands rockeurs de l’histoire, celle de ceux qui sont à l’origine d’un genre musical et qui ont réussi à le perpétuer au-delà des changements de hypes. En remplissant Paris la Défense Arena, les punk rockeurs de Huntington Beach démontrent qu’un dictionnaire de seulement quatre accords peut ouvrir bien des portes.



Texte et photos par Vassago
SetList :
1- Come Out and Play
2- All I Want
3- Want You Bad
4- Looking Out For #1
5- Let the Bad Times Roll
6- Staring at the Sun
7- Hit That / Original Prankster
8- Hammerhead
9- Make It All Right
10- Bad Habit
11- Paranoid (Black Sabbath cover)
12- Crazy Train (Ozzy Osbourne cover)
13- In the Hall of the Mountain King (Edvard Grieg cover)
14- I Wanna Be Sedated
15- Gotta Get Away
16- Drum solo
17- Gone Away (piano version)


