Tim Henson de Polyphia fait partie des guitaristes ayant considérablement rafraîchi le champ guitaristique ces dernières années, avec une approche très riche et contemporaine de l’instrument mêlant l’influence du shred, du metal progressif et du fingerstyle (tapping, harmoniques, effets de vibrato, notes percussives). Le jeune texan attribue le développement de son style très personnel à la découverte de Tosin Abasi (Animals As Leaders) mais aussi de la marijuana : « Tosin possède une approche totalement exogène de la guitare. En l’écoutant, j’ai compris que l’on peut tout faire du moment que ça sonne et que c’est excitant. J’ai beaucoup progressé lorsque j’étais au lycée, parce que je m’étais fait attraper et condamner à cause de l’herbe. Je me suis retrouvé en probation avec un couvre-feu, si bien que je ne pouvais plus sortir de la maison après cinq heures de l’après-midi, alors je ne pouvais rien faire d’autre que jouer et pratiquer ».
En outre, Tim et son acolyte Scott LePage sont souvent la cible de critiques les accusant de tricher et de se réfugier derrière des tonnes d’effets (compresseurs et autre enhancers) afin de donner une consistance artificielle à leurs jeux de guitare. Tim tient à mettre les choses au clair : « Bien sûr, il y a pas mal d’effets qui sont ajoutés en post-production et nous les utilisons aussi pour jouer en concert, mais si vous écoutiez nos pistes de DI totalement brutes, vous pourriez vous rendre compte du degré de précisions avec lequel nous jouons nos morceaux, parce que nous cherchons toujours les gestes adéquats afin de tout restituer de manière fluide et optimale jusqu’à ce que cela devienne complètement naturel. Toutes les nuances et les dynamiques du jeu sont déjà là. Nous prenons toujours le recul nécessaire pour nous assurer que tout sonne parfaitement sans que nous soyons obligés de compter sur les compresseurs ou les effets. C’est vraiment le son de nos doigts sur l’instrument. C’est hyper important pour nous. Les effets sont importants, mais ils ne représentent juste le nappage sur le gâteau. »