On se demande souvent quel est le dessous des cartes lorsque l’on parle de contrat d’endorsement et de collaboration entre une marque et un artiste débouchant sur la création d’un ou plusieurs instruments signature, surtout en ce qui concerne l’aspect financier de telles opérations. Lors de notre récente interview avec Steve Vai en pleine promotion de l’album Vai/Gash (Guitare Xtreme Magazine n°120), le guitariste a tenu un discours sans langue de bois. Pour lui, son contrat avec Ibanez a radicalement changé la donne. Il nous a expliqué : « Normalement, un artiste de mon statut, avec les ventes d’albums et les tournées que je fais ne pourrait pas s’offrir un studio d’enregistrement professionnel comme celui-ci. Ma collaboration avec Ibanez me rapporte beaucoup d’argent et, ce qui est beau, c’est qu’au départ, j’avais imaginé la JEM de façon très innocente. Je voulais juste une guitare inspirante qui réponde à mes besoins. Allait-elle se vendre et intéresser d’autres guitaristes ? Je n’en avais aucune idée et, surtout, je ne comptais pas dessus pour gagner ma vie. Ce qui est arrivé par la suite est complètement fou. La RG, qui est la petite sœur de la JEM, a été la guitare la plus vendue au monde pendant quelques années, devenant même le modèle emblématique du metal. Il y a eu plus tard un phénomène similaire avec la Universe, qui a été adoptée par toute une nouvelle génération de musiciens dans les années 1990. Alors, voilà mon conseil pour tous les guitaristes qui ont de bonnes idées et qui envisagent de travailler avec une marque d’instruments : veillez à signer de bons contrats et faites en sorte de toucher vos royalties. J’ai bien sécurisé tout cela à l’époque, puis, les dieux du karma ont répandu sur moi de la poudre de fée (rires). »